lundi 26 février 2007

Nous sommes tous Hansel et Gretel...


Je reviens de l'Hôtel des Impôts. Administration française bien connue. Et j'ai besoin d'elle.

Je suis en phase de création d'entreprise. Vous imaginez bien qu'il y a de la paperasse à remplir. Vous vous trompez, c'est pire. Je dirais même qu'en dehors des contraintes techniques, c'est le deuxième plus gros obstacle à franchir !

Donc je vais chercher cet après midi mon "bordereau de situation fiscale". Pourquoi il y en a besoin ? Pffffttt. Arrivé à 15 h 51 : j'abuse. La fermeture officielle c'est 16 h. Le premier visage que je croise de l'autre côté du guichet, me voyant entrer décidé, plonge immédiatement le regard sur sa montre. Ouf, je suis encore accepté.

Puis, je suis dirigé vers le guichet n°1. Ok, direction un autre bureau. Il y a une file, mais pas méchante. Apparence trompeuse. Les deux guichets sont squattés. Les tiques pompent. Le premier, d'un âge certain, vient échanger des vieux francs. ???. 26 février 2007. Parmi ses copieuses liasses, se sont glissés des francs suisses. Mais il ne peut pas les échanger dans un Hôtel des Impôts français! Il faut qu'il aille a sa banque... Le scandale éclate. Il me prend à parti. "C'est ça, t'as raison." En gros, la conclusion : "on est plus chez nous en France, c'est la faute aux étrangers". Dans quel arbre poussent ces vieux pourris ?

Et l'autre ? Une demoiselle qui apprend avec stupéfaction et colère qu'il faut déclarer ses impôts. "Ouais mais je gagne pas beaucoup". Je n'ai pas bien suivi le reste qui ne me regardait pas. Par contre le visuel me fait penser que cette jeune fille confond la guichetière avec une borne informatique. Une fois le citron pressé, "y pas moyen je vais devoir y passer", elle se casse sans au revoir ni merci. C'est à mon tour.

Au moment d'ouvrir la bouche, la chef de service (elle ne faisait rien de tout ce temps), arrive sans me regarder pour dire à MA guichetière : "ils ont oublié de fermer les portes ou quoi ? T'as vu l'heure." Ma guichetière, je ne sais pas comment elle s'appelle. Mais elle est admirable, souriante et à mon service. En moins de deux j'ai mon papier. Elle m'en sort un deuxième exemplaire au cas où. Comme si elle voulais m'éviter de retomber là dedans. Merci madame.

Je reparts, il est 16 h 03. Le rideau se ferme presque sur ma tête. Désolé de vous avoir volé 3 minutes les gars.

Nous sommes, dans ce pays, comme Hansel et Gretel. Ces deux enfants pensaient que leur parents seraient toujours là pour eux. Ils ont tout fait pour les larguer dans une forêt hantée où vie une sorcière cannibale. Merci papa, merci maman. Après tout, ils nous ont donné la vie !

Aucun commentaire: